Le millésime 2018 en Corse : difficile à la vigne, enthousiasmant au chai
Avec un printemps et un été excédentaires en termes de cumuls de pluies et des températures douces, le territoire viticole a d’abord été impacté par une mémorable « poussée » de Mildiou qui n’a pas permis d’erreur dans la protection phytosanitaire. Pour les vignobles en viticulture biologique, la saison n’a pas été sans peine, il a fallu faire face à une année compliquée en termes de maintien de la récolte. Néanmoins, dans l’ensemble, les volumes produits sont ceux d’une année normale.
Les températures ne sont vraiment devenues estivales qu’à partir de fin juin. Toutefois fin août, un rafraîchissement nocturne a pu être observé.
Bien qu’hétérogène d’une région à l’autre, la cinétique de la maturité s’est montrée régulière et plutôt lente avec des caractéristiques acides quelquefois modestes, surtout sur Vermentinu.
Le millésime 2018 est donc moins précoce que le millésime 2017, et alors qu’il se présentait comme un des plus difficiles, les vignerons sont finalement récompensés par l’équilibre remarquable des vins dans les trois couleurs et l’expression de leurs arômes.
Les vins rosés et rouges issus du Sciaccarellu, moins sujet au flétrissement cette année, présentent des arômes frais et une bouche particulièrement suave et souple.
La maturité polyphénolique du Niellucciu assez aboutie a permis l’élaboration de vins avec un profil soyeux et prometteur.
Dans des conditions de terroirs favorables, le Vermentinu a su exprimer des arômes francs et un bon équilibre « sucre / acide », propices à l’élaboration de vins blancs très qualitatifs.