Millésime 2024 : le changement climatique crée de réels obstacles, la récolte est en baisse mais au final, la qualité est bien là !
Les vendanges ont débuté la première semaine d’août, la situation agronomique et météorologique laissait alors présager un rythme de maturation régulier. A date égale, les maturités, plus abouties qu’en 2023, montraient en moyenne 10 jours d’avance.
Les mois écoulés n’avaient pas été faciles, une carence en eau sans précédent sur la façade orientale a contraint les pouvoirs publics à placer, dès le 10 juin, 137 communes de Haute-Corse en « Alerte Sècheresse » avec des répercussions inédites dans le monde agricole insulaire et notamment, l’interdiction générale d’irriguer 2 jours par semaine.
Début août, la cicadelle africaine commença, par endroits, à provoquer des grillures qui allaient s’amplifier avec l’explosion des populations.
Mi-août, les pluies tant attendues (surtout sur la côte orientale) ont fini par se produire et ce, jusqu’à la deuxième semaine de septembre. On assista alors à des maturations à plusieurs vitesses selon la région, la charge en raisins, la plus ou moins grande tolérance des parcelles à la chaleur et au stress hydrique, ainsi que le niveau d’attaque des cicadelles vertes.
Dès lors les récoltes se sont organisées de façon échelonnées et l’avance acquise s’est estompée… particulièrement à Patrimonio et sur la côte orientale où elles se sont achevées tardivement. Les niveaux de production sont inférieurs d’environ 15 % à 2023 (année record), le Sciaccarellu est le cépage le plus impacté par cette baisse.
A noter : les raisins 2024 présentent des taux d’acide malique bas, à un niveau inférieur à 2022, déjà déficitaire.
Question vins, 2024 est un millésime plutôt facile à boire dans les trois couleurs, agréable, rond et frais malgré les difficultés rencontrées lors de la phase de maturité.
Nathalie Uscidda, Directrice générale du CRVI
Gilles Salva, Directeur du pôle végétal du CRVI